'Cause Nothing's Lost Forever

Night flight to San Francisco. Chase the
moon across America. God! It's been years
since I was on a plane. When we hit 35 000
feet we'll have reached the tropopause...

The great belt of calm air!

As close as I'll ever get to the ozone.
I dreamed we were there. The plane leapt
the tropopause... the safe air and attained
the outer rim... the ozone which was raged
and torn...patches of it threadbare as old
cheesecloth and that was...frightening.

But I saw something only I could see...
because of my astonishing ability to see such
things.
Souls were rising... from the earth far below...
souls of the dead of people who'd perished
from... famine, from war, from the plague...

and they floated up like skydivers in reverse.
limbs all akimbo, wheeling and spinning. And
the souls of these departed joined hands...
clasped ankles and formed a web,
a great net of souls.

And the souls were three atom oxygen
molecules of the stuff of ozone...
and the outer rim absorbed them
and was repaired.

Nothing's Lost Forever.
In this world, there is a kind of painful progress.
Longing for what we left behind and dreaming ahead.
At least I think that so.

Angels in America: A Gay Fantasia on National Themes, Tony Kushner

Discovered in the movie Still Alice (Richard Glatzer and Wash Westmoreland). Lydia - played by Kristen Stewart - is rehearsing this extract in front of her mother played by Julian Moore.

Tentative personnelle de traduction :

Vol de nuit pour San Francisco. Nous pourchassons
la lune en traversant les Etats-Unis. Mon Dieu! Ca fait
des années que je n'ai pas pris l'avion.
Lorsque nous serons à 35 000 pieds d'altitude,
nous aurons atteint la troposphère...

Cette grande ceinture d'air paisible.

C'est ce qui me rapproche de plus près de la couche d'ozone.
J'ai rêvé que nous y étions. L'avion sautait par-dessus
la troposphère... cet air rassurant et atteignait
l'extrémité extérieure... la couche d'ozone qui était en lambeaux,
lacérée... certaines de ses pièces étaient élimées
comme de la vieille étamine et cela était... effrayant.

Puis j'ai vu quelque chose que moi seul pouvais percevoir...
à cause de mon incroyable capacité à voir ces choses-là.

Des âmes s'élevaient... depuis la terre tout en bas…
les âmes des défunts qui avaient péri de
la famine, de la guerre, de la peste…

et ils flottaient là-haut comme des parachutistes renversés.
Les membres tout écartés, se retournant et tournant sur eux-mêmes.

Et les âmes de ces défunts se sont donné la main,
se sont reliées par les chevilles et ont formé une toile,
un immense filet d’âmes.

Et les âmes devinrent trois atomes de molécules d’oxygène
de cette masse de couche d’ozone…
et l’extrémité extérieure les a absorbés
et elles étaient réparées.

Rien ne se perd à tout jamais
Dans ce monde s’opère une sorte de douloureuse progression.
Nous désirons ardument retrouver ce que nous avons laissé derrière nous et…
Rêvons de nous projeter.
C’est du moins ce que je pense.

Extrait de la pièce de théâtre Angels in America de Tony Kushner